lundi 4 juillet 2011

Le marché public de Dajabòn de plus en plus fréquenté

Le marché public de Dajabòn est de plus en plus fréquenté les lundi et vendredi, jours de marché, par les commerçants haïtiens sur la frontière haitiano-dominicaine du Nord-Est, entre Ouanaminthe et Dajabòn.


Vue du marché

Les commerçants haïtiens étaient des centaines à se bousculer, tôt lundi, devant la grande barrière bleue, sur le pont qui donne accès au marché public de Dajabòn à Ouanaminthe. Ils ont seulement 6 heures pour s’approvisionner. Ce principe est valable pour les 2 jours de marché.

« Ils nous reçoivent entre 8h et 14h lundi et vendredi » raconte Guerline, 30 ans. Les pieds chaussés de boue, cette femme au teint clair et aux cheveux roux vient de faire des emplettes pour son bazar situé à Fort-Liberté, chef-lieu du département du Nord-Est.

A quelques pas d’elle, 5 hommes dont trois torse nu, poussent de toutes leurs forces une brouette chargée de marchandises allant des produits alimentaires jusqu’aux couches pour enfants. Destination : un gros camion garé sur le coté haïtien de la frontière qui assure le trajet Ouanaminthe/Cap-Haitien.

Les produits achetés par les commerçants haïtiens sont transportés de la partie dominicaine vers celle haïtienne soit par brouette ou sur la tête. Les voitures ne sont pas autorisées. 

Les dernières minutes sont précieuses. Les gens s’activent. Les soldats dominicains redoublent de vigilance. Certaines cargaisons, de manière inopportune, sont filtrées avant de laisser Dajabòn.



Inspection d'une brouette

« Finalement on s’habitue avec ces fouilles instantanées » lâche André, 32 ans, peu surpris. Il est propriétaire de brouette. Son chargement vient d’être contrôlé par des dominicains. Ce père de 3 enfants vit à Ouanaminthe. « La frontière est mon gagne-pain » a-t-il dit.

Le long du pont qui donne accès à la frontière haitiano-dominicaine, le commerce informel prend de l’ampleur. Les petits détails sont là, présents avec leurs produits qu’ils essaient de liquider. Du vendeur de pesos (monnaie dominicaine) en passant par le vendeur de bijoux d’occasion, tout y est.

Les CDs et DVDs reproduits sont exposés sur des étalages comme à Port-au-Prince, capitale d’Haïti où vivent près de 2 millions d’habitant selon un recensement réalisé en 2004. A la radio, on écoute les programmes dominicains. La musique c’est du « Bachata » ou le « Merengue » deux rythmes très populaires en République Dominicaine.

Jacky MARC