Depuis la mort de Ben Laden, les spécialistes ne cessent d'intervenir dans les médias et sur leur blog. Ils analysent la situation et les conséquences de ce décès. Les opinions divergent.
Sidney Jones, spécialiste de la question terroriste en Indonésie, dans un article qu'il fait paraitre ce jeudi dans the Jakarta Post et publié sur le courrier international, pense que la disparition du leader d'Al-Qaida peut avoir des conséquences plus graves qu'avant. Il évoque trois raisons qui pourront être liées à cela. D'abord, il faut commencer par craindre un regain temporaire des attaques contre des cibles étrangères. Autre conséquence possible, les attentats en représailles. Mais l'éventualité la plus inquiétante se repose surtout sur une adhésion renforcée à Al-Qaida, aussi bien à l'idéologie qu'aux différentes branches du réseau. Cette éventualité ne compliquerait-elle pas les actions des troupes militaires étrangères dans des pays comme Afghanistan?
Cette disparition devrait changer beaucoup la donne. Alexander Nemenov, cité par Jean Guisnel sur son blog du site Gaullisme estime qu'avec la mort de Ben Laden, les talibans pourraient plus facilement négocier avec le gouvernement afghan. Mais il n'y a pas que les afghans. Ne doit-on pas aussi songer aux Français retenus en otages à l’étranger?
Les propos du ministre de la Défense Gérard Longuet,sur le site du TF1 news, semble bien apporter un élément de réponse à cette question. D'après lui, si les risques existent « à très court terme », l’élimination d’Oussama Ben Laden devrait jouer « positivement » sur le sort de certains d’entre eux. Rappelons ici le cas des deux journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, détenus depuis fin 2009. et les ravisseurs afghans n’appartiennent pas à la galaxie al-Qaida. C'est le même pour Denis Allex, l’agent de la DGSE enlevé à Mogadiscio en juillet 2009 par un groupe islamiste somalien avec lequel des négociations difficiles sont en cours.
Parallèment, Jean Pierre Filiu, spécialiste d'Al Qaïda, assure, toujours sur le site de TF1 News, que la mort de Ben Laden va permettre aux Américains de surmonter le traumatisme des attentats du 11 septembre 2001.Il conseille à l'Amérique de tourner la page. Ce qui ferait partie des conséquences positives de la disparition de Ben Laden, mais l’Amérique est-elle prête à le faire quand on connait ses engagements politiques et militaires sur certains fronts? On pourrait prendre le cas de la Lybie.
Sur No mejlis , un site d'internet de secours islamique en France et dans le monde, certains spécialistes opinent sur les conséquences stratégiques de la mort de Ben Laden. Ils parlent de modification du paysage stratégique. Pour eux, la mort de Ben Laden est un événement important, mais il ne change pas fondamentalement les structures de l'ordre international. Al Qaïda était déjà affaiblie depuis quelque temps et la disparition de son leader va accentuer cet affaiblissement. Elle sera particulièrement affaiblie dans la zone Afghanistan, Pakistan, mais reste vivace au Yémen, dans la zone Irak et au Maghreb, sans préjuger de l'avenir de la Libye alors que parallèlement les troupes militaires traquent Mouhammar Kadhafi
Autant voir la portée militaire de la mort de Ben Laden. Arturo Munoz ne pense pas qu'il y en a? Dans un article de Reuters que l'on peut lire sur le site de aero contact.france, le spécialiste des questions de sécurité à la Rand Corporation confirme que la portée est politique et psychologique. Sur ces deux plans, elle a une portée considérable. Fawaz Gerges, spécialiste d'Al Qaïda à la London School of Economics, juge lui aussi que la disparition de Ben Laden est une victoire "plus symbolique que concrète" pour les Etats-Unis.
Jusqu'ici on a vu les conséquences sur la politique extérieure. Voyons en bref, pour terminer, les retombées sur la politique intérieur des Etats-Unis. L'unique point fort que l'on tient à mettre ici en évidence est la suivante:
Barack Obama a personnellement donné son feu vert à une opération qui devrait lui offrir des bénéfices politiques immédiats. D'ailleurs, il vient de se lancer en campagne pour une réélection en 2012. A croire à ce que rapporte le journal français des Etats-Unis, le représentant républicain Peter King, un spécialiste des affaires de sécurité nationale qui ménage rarement M. Obama, lui a même accordé un satisfecit sans réserves sur CNN.
M. Obama, ne serait-il pas, dans ce cas, le plus grand bénéficiaire de cette bonne ou mauvaise nouvelle dont certains s'en réjouissent ou s'en lamentent?
M. Obama, ne serait-il pas, dans ce cas, le plus grand bénéficiaire de cette bonne ou mauvaise nouvelle dont certains s'en réjouissent ou s'en lamentent?
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